La maladie corticale du hêtre

Publié le 19 Sep 2025

Sommaire de l'article

La maladie corticale du hêtre est l’une des maladies les plus graves des hêtres qui attaquent les hêtres de notre région. Comprendre les causes, les symptômes et les moyens de lutte contre cette maladie est essentiel pour préserver la santé de nos forêts.

Qu’est-ce que la maladie corticale du hêtre ?

La maladie corticale du hêtre est une infection mortelle causée par la combinaison redoutable d’un insecte envahisseur, le puceron laineux du hêtre (Cryptococcus fagisuga), et d’un champignon responsable de chancres (Neonectria spp.). Le puceron se nourrit de l’arbre, provoquant l’apparition de fissures dans l’écorce.

Par la suite, le champignon s’installe dans les blessures de l’arbre affaibli. Il se propage ensuite dans le tronc, compromettant la santé de l’arbre jusqu’à entraîner sa mort. Cette maladie représente aujourd’hui une menace importante pour les hêtres.

Comment la maladie corticale du hêtre se propage ?

Comme beaucoup de maladies touchant les hêtres, la maladie corticale du hêtre se propage principalement par le déplacement de bois infecté. Les pucerons laineux du hêtre peuvent également être dispersés par le vent ou transportés par des animaux. En ce qui a trait aux spores fongiques, elles se répandent dans l’environnement par le vent.

Symptômes de la maladie corticale du hêtre

Infestation

Le premier signe visible de la maladie corticale du hêtre est l’infestation par un petit insecte suceur appelé puceron laineux du hêtre. Cet insecte mesure environ 0,5 à 1 mm de long et se reconnaît à son corps jaune recouvert d’une substance cireuse blanche semblable à de la laine. Il se fixe sur l’écorce de l’arbre, en particulier dans les zones rugueuses, et y perce la surface pour se nourrir de la sève.

Apparition de chancres

Une fois l’écorce fragilisée par le puceron, des champignons pathogènes du genre Neonectria peuvent s’introduire dans les plaies. Ils provoquent alors la formation de chancres – des lésions ou zones mortes de l’écorce – qui apparaissent sous forme de taches rougeâtres ou brunâtres.

Développement de champignons

À mesure que l’infection progresse, des signes plus évidents de la présence du champignon apparaissent. On peut notamment observer de petites structures en forme de boules ou de pustules, de couleur rouge vif ou crème, qui sont les organes de reproduction du champignon (Neonectria spp.). Ces structures se forment sur l’écorce, souvent à proximité des chancres, et deviennent plus visibles par temps humide ou à l’automne.

Dépérissement

Dans les stades avancés de la maladie, les chancres se multiplient et s’étendent autour du tronc, provoquant une déformation de l’écorce. Celle-ci peut présenter un aspect boursouflé, craquelé ou strié de cicatrices profondes. À ce stade, l’arbre commence à montrer des signes de dépérissement général : les branches du haut de la couronne sèchent, les feuilles deviennent plus petites ou tombent prématurément, et l’arbre perd de sa vitalité.

Traitement contre la maladie corticale du hêtre

Prévention et surveillance

  • Inspection régulière : Surveillez les hêtres au début de l’été pour repérer les pucerons laineux, et à la fin de l’été/début de l’automne pour détecter les fructifications du champignon.
  • Évitez le déplacement de bois infecté : Ne transportez pas de bois de hêtre provenant d’arbres malades, car cela contribue à la propagation des insectes et des spores fongiques.

Contrôle mécanique

  • Élimination des arbres infectés : Les arbres gravement atteints doivent être abattus et retirés pour limiter la propagation de la maladie aux arbres voisins.
  • Brossage de l’écorce : Sur de jeunes arbres faiblement infestés, un brossage délicat de l’écorce peut retirer les pucerons laineux.

Facteurs biologiques

  • Favoriser les prédateurs naturels : Certains insectes prédateurs (comme des coccinelles) peuvent se nourrir des pucerons laineux. Préserver la biodiversité locale peut aider à maintenir les populations de pucerons sous contrôle.

Contrôle chimique

  • Insecticides systémiques : Dans certains cas, des traitements insecticides peuvent être utilisés contre les pucerons laineux, mais leur usage est limité en forêt pour des raisons écologiques.
  • Pas de fongicide efficace : Actuellement, il n’existe pas de traitement fongicide curatif reconnu contre Neonectria spp. dans le cadre forestier.
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Les arbres à risque

Les arbres sont plus vulnérables à la maladie corticale du hêtre lorsqu’il existe un déséquilibre nutritionnel dans les sols forestiers. Des facteurs de stress comme la sécheresse ou la présence d’autres ravageurs peuvent affaiblir les hêtres et les rendre plus sensibles à l’infection.

De plus, certaines conditions climatiques, comme des hivers où les températures ne descendent pas en dessous de -25 °C ou des précipitations continues à l’automne, favorisent la prolifération du puceron laineux du hêtre ainsi que le développement du champignon Neonectria.

Quand vérifier vos hêtres pour détecter la maladie ?

La surveillance doit se faire à des moments clés de l’année afin d’identifier rapidement les signes d’infestation et d’infection.

Régulièrement

Inspectez régulièrement l’écorce des hêtres pour détecter la présence de pucerons laineux, en particulier au début de l’été, période durant laquelle ils sont les plus actifs. Une surveillance attentive à ce stade permet de repérer rapidement les premiers signes d’infestation et de limiter la propagation de la maladie.

En fin d’été

Soyez également vigilant à la fin de l’été ou au début de l’automne : l’apparition de petites structures rouge brunâtre sur l’écorce indique la présence des organes de reproduction du champignon. Cela signifie que l’arbre est désormais colonisé par le champignon Neonectria, et qu’il doit être abattu pour éviter de contaminer les arbres sains à proximité.

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Michael Beaudry

Arboriculteur d'expérience et fondateur de Arbo Rive-Nord.

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